Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1830, tome 5.djvu/310

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LE CHEVALIER

Je ne crois pas : il y a toute apparence qu'on m'engagera à souper où je vais.

DAMON

Comment donc ? Mais j'ai compté que ce soir vous me donneriez ma revanche.

LE CHEVALIER

Cela me sera difficile, j'ai même, ce matin, reçu une lettre qui, je crois, m'obligera à aller demain en campagne pour quelques jours.

DAMON

En campagne ?

PASQUIN

Eh oui ! Monsieur, il fait si beau : partez, Monsieur le Chevalier, et ne revenez pas, nos affaires ont grand besoin de votre absence ; il y a tant de châteaux dans les champs, amusez-vous à en ruiner quelqu'un.

DAMON, à Pasquin.

Encore ?

LE CHEVALIER

Il commence à m'ennuyer.

DAMON

Chevalier, encore une fois, je vous attends ce soir.

LE CHEVALIER

Vous parlerai-je franchement ? Je ne joue jamais qu'argent comptant, et vous me dites hier que vous n'en aviez plus.