Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1830, tome 5.djvu/329

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N, toujours riant.

Et dis-moi, auras-tu de la peine à obéir ?

LISETTE

Et dis-moi, à ton tour, un animal qui me répond sur ce ton-là mérite-t-il qu'il m'en coûte ?

PASQUIN, toujours riant.

Tu es donc fâchée de ce que je ris ?

LISETTE, le regardant.

La cervelle t'aurait-elle subitement tourné, par hasard ?

PASQUIN

Point du tout, je n'eus jamais tant de bon sens, ma tête est dans toute sa force.

LISETTE

C'est donc la tête d'un grand maraud : ah, l'indigne !

PASQUIN

Ah, quelles délices ! Tu ne m'as jamais rien dit de si touchant.

LISETTE, le considérant.

La maudite race que les hommes ! J'aurais juré qu'il m'aimait.

PASQUIN, riant.

Bon, t'aimer ! je t'adore.

LISETTE

Écoute-moi, monstre, et ne réplique plus. Tu diras à ton maître, de la part de Madame Dorville,