Page:Marivaux - Œuvres complètes, édition Duviquet, 1830, tome 5.djvu/331

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riant.

Ha, ha, ha. Ce n'est rien, c'est qu'elle a des ordres qui me divertissent. Madame Dorville s'emporte, et prétend que nous supprimions tout commerce avec elle ; notre fréquentation dans le jardin n'est pas de son goût, dit-elle ; elle s'imagine que nous lui déplaisons, cette bonne femme !

DAMON

Comment ?

LISETTE

Oui, Monsieur : voilà ce qui le réjouit, il n'est plus permis à Constance de vous dire le moindre mot, on vous prie de la laisser en repos, vous êtes proscrit, tout entretien nous est interdit avec vous, et même, en vous parlant, je fais actuellement un crime.

DAMON, à Pasquin.

Misérable ! et tu ris de ce qui m'arrive.

PASQUIN

Oui, Monsieur, c'est une bagatelle ; Madame Dorville ne sait ce qu'elle dit, ni de qui elle parle ; je vous retiens ce soir à souper chez elle. Votre vin est-il bon, Lisette ?

DAMON

Tais-toi, faquin, tu m'indignes.

LISETTE, à part, à Damon.

Monsieur, ne lui trouvez-vous pas dans les yeux quelque chose d'égaré ?

PASQUIN,