Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/102

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Arlequin.

Ah ! je ne prends pas garde à cela.

Colombine.

Gageons que tu m’aimes ?

Arlequin.

Je ne gage jamais ; je suis trop malheureux, je perds toujours.

Colombine.

Oh ! tu m’ennuies ; je veux que tu me dises franchement que tu m’aimes.

Arlequin.

Encore un petit tour de promenade.

Colombine.

Non ; parle, ou je te hais.

Arlequin.

Et que t’ai-je fait pour me haïr ?

Colombine.

Savez-vous bien, monsieur le butor, que je vous trouve à mon gré, et qu’il faut que vous soupiriez pour moi ?

Arlequin.

Je te plais donc ?

Colombine.

Oui ; ta petite figure me revient assez.

Arlequin.

Je suis perdu, j’étouffe ; adieu m’amie ; sauve qui peut… Ah ! monsieur, vous voilà ?