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pourquoi ton maître en garde le portrait. Je la vois qui rêve ; retire-toi, et reviens dans un moment, de peur qu’en nous voyant ensemble, elle ne nous soupçonne d’intelligence. J’ai dessein de la faire parler ; je veux qu’elle sache qu’elle aime ; son amour en ira mieux, quand elle se l’avouera. (Arlequin sort.)
Scène II
LA COMTESSE, COLOMBINE.
La Comtesse, avec humeur.
Ah ! vous voilà ? A-t-on trouvé mon portrait ?
Colombine.
Je n’en sais rien, madame ; je le fais chercher.
La Comtesse.
Je viens de rencontrer Arlequin ; ne vous a-t-il point parlé ? N’a-t-il rien à me dire de la part de son maître ?
Colombine.
Je ne l’ai pas vu.
La Comtesse.
Vous ne l’avez pas vu ?
Colombine.
Non, madame.
La Comtesse.
Vous êtes donc aveugle ? Avez-vous dit au cocher de mettre les chevaux au carrosse ?
Colombine.
Moi ! non, vraiment.
La Comtesse.
Et pourquoi, s’il vous plaît ?