Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/129

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Colombine.

Faute de savoir deviner.

La Comtesse.

Comment, deviner ! Faut-il tant de fois vous répéter les choses ?

Colombine.

Ce qui n’a jamais été dit n’a pas été répété, madame ; cela est clair ; demandez cela à tout le monde.

La Comtesse.

Vous êtes une grande raisonneuse.

Colombine.

Qui diantre savait que vous voulussiez partir pour aller quelque part ? Mais je m’en vais avertir le cocher.

La Comtesse.

Il n’est plus temps.

Colombine.

Il ne faut qu’un instant.

La Comtesse.

Je vous dis qu’il est trop tard.

Colombine.

Peut-on vous demander où vous vouliez aller, madame ?

La Comtesse.

Chez ma sœur, qui est à sa terre ; j’avais dessein d’y passer quelques jours.

Colombine.

Et la raison de ce dessein-là ?

La Comtesse.

Pour quitter Lélio, qui s’avise de m’aimer, je pense.