Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/232

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Trivelin.

Halte-là ! dites : Monseigneur.

Arlequin.

Mettez les deux, afin qu’il choisisse.

Trivelin.

Fort bien.

Arlequin.

« Vous saurez que je m’appelle Arlequin. »

Trivelin.

Doucement ! Vous devez dire : Votre Grandeur saura.

Arlequin.

Votre Grandeur saura ! C’est donc un géant, ce secrétaire d’État ?

Trivelin.

Non ; mais n’importe.

Arlequin.

Quel diantre de galimatias ! Qui a jamais entendu dire qu’on s’adresse à la taille d’un homme quand on a affaire à lui ?

Trivelin.

Je mettrai comme il vous plaira. Vous saurez que je m’appelle Arlequin. Après ?

Arlequin.

« Que j’ai une maîtresse qui s’appelle Silvia, bourgeoise de mon village, et fille d’honneur… »

Trivelin.

Courage !

Arlequin.

«… avec une bonne amie que j’ai faite depuis peu, qui ne saurait se passer de nous, ni nous d’elle ; ainsi, aussitôt la présente reçue… »