Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/250

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Arlequin.

C’est donc de l’amour ?

Flaminia.

Et du plus tendre. Adieu.

Arlequin.

Attendez… Je me suis peut-être trompé, moi aussi, sur mon compte.

Flaminia.

Comment ! vous vous seriez mépris ! Vous m’aimeriez, et nous ne nous verrions plus ! Arlequin, ne m’en dites pas davantage ; je m’enfuis.

Arlequin.

Restez.

Flaminia.

Laissez-moi aller ; que ferons-nous ?

Arlequin.

Parlons raison.

Flaminia.

Que vous dirai-je ?

Arlequin.

C’est que mon amitié est aussi loin que la vôtre ; elle est partie : voilà que je vous aime, cela est décidé, et je n’y comprends rien. Ouf !

Flaminia.

Quelle aventure !

Arlequin.

Je ne suis point marié, par bonheur.

Flaminia.

Il est vrai.

Arlequin.

Silvia se mariera avec le prince, et il sera content.