Vous êtes donc la confidente des passions qu’on a pour moi, et que je ne connais point ? Et qu’est-ce qui pourrait se l’imaginer ? Je suis dans les pleurs, et l’on promet mon cœur et ma main à tout le monde, même à ceux qui n’en veulent point ! je suis rejetée, j’essuie des affronts, j’ai des amants qui espèrent, et je ne sais rien de tout cela ! Qu’une femme est à plaindre dans la situation où je suis ! Quelle perte j’ai fait ! Et comment me traite-t-on !
Voilà notre ménage renversé.
Allez, je vous croyais plus de zèle et plus de respect pour votre maîtresse.
Fort bien, madame, vous parlez de zèle, et je suis payée du mien ; voilà ce que c’est que de s’attacher à ses maîtres, la reconnaissance n’est point faite pour eux ; si vous réussissez à les servir, ils en profitent ; et quand vous ne réussissez pas, ils vous traitent comme des misérables.
Comme des imbéciles.
Il est vrai qu’il vaudrait mieux que cela ne fût point advenu.
Eh ! monsieur, mon veuvage est éternel ; en vérité, il n’y a point de femme au monde plus éloignée du mariage que moi, et j’ai perdu le seul homme qui pouvait me plaire ; mais, malgré tout cela, il y a de certaines aventures désagréables pour une femme. Le chevalier m’a refusée, par