Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/411

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


ACTE III


Scène première

DORANTE, ARLEQUIN.
Arlequin.

Hélas ! monsieur, mon très honoré maître, je vous en conjure…

Dorante.

Encore !

Arlequin.

Ayez compassion de ma bonne aventure ; ne portez point guignon à mon bonheur qui va son train si rondement ; ne lui fermez point le passage.

Dorante.

Allons donc, misérable ; je crois que tu te moques de moi ; tu mériterais cent coups de bâton…

Arlequin.

Je ne les refuse point, si je les mérite ; mais quand je les aurais reçus, permettez-moi d’en mériter d’autres. Voulez-vous que j’aille chercher le bâton ?

Dorante.

Maraud !

Arlequin.

Maraud soit ; mais cela n’est point contraire à faire fortune.