Aller au contenu

Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/42

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Arlequin, souriant encore ici ; puis changeant de façon, et tristement.

Je veux la baiser, ou je serai fâché.

Silvia.

Vous badinez, mon ami ?

Arlequin, toujours tristement.

Non.

Silvia.

Quoi ! c’est tout de bon ?

Arlequin.

Tout de bon.

Silvia, en lui tendant la main.

Tenez donc.



Scène XII

LA FÉE, ARLEQUIN, SILVIA.
La Fée, en retournant son anneau, et à part.

Ah ! je vois mon malheur !

Arlequin, après avoir baisé la main de Silvia.

Dame ! je badinais.

Silvia.

Je vois bien que vous m’avez attrapée ; mais j’en profite aussi.

Arlequin, qui lui tient toujours la main.

Voilà un petit mot qui me plaît comme tout.

La Fée, à part.

Ah ! juste ciel ! quel langage ! Paraissons.

(Elle retourne son anneau.)