Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/427

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Lisette.

Faquin !

Arlequin, à part.

Je n’ai pu éviter la rime.

Lisette.

Mais voyez ce magot ; tenez !

Arlequin, à part.

La jolie culbute que je fais là !

Lisette.

Il y a une heure que je lui demande grâce, et que je m’épuise en humilités pour cet animal-là.

Arlequin.

Hélas ! madame, si vous préfériez l’amour à la gloire, je vous ferais bien autant de profit qu’un monsieur.

Lisette, riant.

Ah ! ah ! ah ! je ne saurais pourtant m’empêcher d’en rire, avec sa gloire ! et il n’y a plus que ce parti-là à prendre… Va, va, ma gloire te pardonne ; elle est de bonne composition.

Arlequin.

Tout de bon, charitable dame ! Ah ! que mon amour vous promet de reconnaissance !

Lisette.

Touche là, Arlequin ; je suis prise pour dupe. Le soldat d’antichambre de monsieur vaut bien la coiffeuse de madame.

Arlequin.

La coiffeuse de madame !

Lisette.

C’est mon capitaine, ou l’équivalent.