Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/488

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Blaise.

C’est bian fait à vous ; moi, je me couvre toujours ; ce n’est pas mal fait non pus.

Dorante.

Parle…

Blaise, riant.

Eh ! eh bian ! qu’est-ce ? Comment vous va, monsieur Dorante ? Toujours gros et gras. J’ons vu le temps que vous étiez mince ; mais, morgué ! ça s’est bian amendé. Vous v’là bian en char.

Dorante.

Tu avais, ce me semble, quelque chose à me dire ; entre en matière sans compliment.

Blaise.

Oh ! c’est un petit bout de civilité en passant, comme ça se doit.

Dorante.

C’est que j’ai affaire.

Blaise.

Morgué ! tant pis ; les affaires baillont du souci.

Dorante.

Dans un moment, il faut que je te quitte ; achève.

Blaise.

Je commence. C’est que je venons par rapport à noute fille, pour l’amour de ce qu’alle va être la femme d’Arlequin voute valet.

Dorante.

Je le sais.

Blaise.

Dont je savons qu’vous êtes consentant, à cause qu’alle est femme de chambre de madame la comtesse, qui va vous prendre itou pour son homme.