Page:Marivaux - Théâtre, vol. I.djvu/99

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Colombine.

Quoi ! ni de moi non plus ?

Arlequin.

Oh ! je suis honnête ; je ne veux point dire aux gens des injures à leur nez.

Colombine.

Eh bien ! monsieur, faites-vous réponse ?

Lélio.

Oui, ma chère enfant, j’y cours ; vous pouvez lui dire, puisqu’elle choisit le papier pour le champ de bataille de nos conversations, que j’en ai près d’une rame chez moi, et que le terrain ne me manquera de longtemps.

Arlequin.

Eh ! eh ! eh ! nous verrons à qui aura le dernier.

Colombine.

Vous êtes distrait, monsieur ; vous me dites que vous courez faire réponse, et vous voilà encore.

Lélio.

J’ai tort ; j’oublie les choses d’un moment à l’autre. Attendez là un instant.

Colombine, l’arrêtant.

C’est-à-dire que vous êtes bien charmé du parti que prend ma maîtresse ?

Arlequin.

Pardi ! cela est admirable !

Lélio.

Oui, assurément, cela me fera plaisir.

Colombine.

Cela se passera. Allez.