Page:Marivaux - Théâtre, vol. II.djvu/274

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Le Chevalier.

Sans le testament, vous n’aimeriez peut-être pas autant que moi.

Le Marquis.

Oh ! vous me pardonnerez ; je n’aime que trop.

Hortense.

Je tâcherai de le mériter, monsieur. (À part au chevalier.) Demandez qu’on presse notre mariage.

Le Chevalier, à part à Hortense.

N’est-ce pas trop risquer ? (Haut.) Dans l’état où je suis, marquis, achevez de me prouver que mon malheur est sans remède.

Le Marquis.

La preuve s’en verra quand je l’épouserai. Je ne peux pas l’épouser tout à l’heure.

Le Chevalier.

Vous avez raison. (À part à Hortense.) Il vous épousera.

Hortense, à part au Chevalier.

Vous gâtez tout. (Au marquis.) J’entends bien ce que le chevalier veut dire ; c’est qu’il espère toujours que nous ne nous marierons pas, monsieur le marquis ; n’est-ce pas, chevalier ?

Le Chevalier.

Non, madame, je n’espère plus rien.

Hortense.

Vous m’excuserez ; vous n’êtes pas convaincu,