Page:Marivaux - Théâtre, vol. II.djvu/275

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vous ne l’êtes pas ; et comme il faut, m’avez-vous dit, que vous alliez demain à Paris pour y prendre des mesures nécessaires en cette occasion-ci, vous voudriez, avant que de partir, savoir bien précisément s’il ne vous reste plus d’espoir ? Voilà ce que c’est ; vous avez besoin d’une entière certitude ? (À part, au Chevalier.) Dites que oui.

Le Chevalier.

Mais, oui.

Hortense.

Monsieur le marquis, nous ne sommes qu’à une lieue de Paris ; il est de bonne heure ; envoyez Lépine chercher un notaire, et passons notre contrat aujourd’hui, pour donner au chevalier la triste conviction qu’il demande.

La comtesse.

Mais il me paraît que vous lui faites accroire qu’il la demande ; je suis persuadée qu’il ne s’en soucie pas.

Hortense, à part, au Chevalier.

Soutenez donc.

Le Chevalier.

Oui, comtesse, un notaire me ferait plaisir.

La comtesse.

Voilà un sentiment bien bizarre !

Hortense.

Point du tout. Ses affaires exigent qu’il sache à quoi s’en tenir ; il n’y a rien de si simple, et il a raison ; il n’osait le dire, et je le dis pour lui. Allez-vous envoyer Lépine, monsieur le marquis ?