Page:Marivaux - Théâtre, vol. II.djvu/439

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Ergaste.

Et d’où vient ?

Lubin.

C’est que vous me portez de l’incommodité. J’ons besoin de ce chemin-ci pour une confarence en cachette.

Ergaste.

Je te laisserai libre ; je n’aime à gêner personne ; mais dis-moi, connais-tu un nommé M. Dorante ?

Lubin.

Dorante ? Oui-da.

Ergaste.

Il vient quelquefois ici, je pense, et connaît Mlle Angélique ?

Lubin.

Pourquoi non ? Je la connais bian, moi.

Ergaste.

N’est-ce pas lui que tu attends ?

Lubin.

C’est à moi à savoir ça tout seul. Si je vous disais oui, nous le saurions tous deux.

Ergaste.

C’est que j’ai vu de loin un homme qui lui ressemblait.

Lubin.

Eh bien ! cette ressemblance, ne faut pas que vous l’aperceviez de près, si vous êtes honnête.

Ergaste.

Sans doute, mais j’ai compris d’abord qu’il