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Page:Marivaux - Théâtre, vol. II.djvu/60

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ACTE TROISIÈME



Scène première

PHÉNICE, DAMIS.
Phénice.

Non, monsieur, je vous l’avoue, je ne saurais plus souffrir le personnage que vous jouez auprès de moi, et je le trouve inconcevable : vous n’êtes venu que pour épouser ma sœur ; elle est aimable et vous ne lui parlez point ; ce n’est qu’à moi que vos conversations s’adressent. J’y comprendrais quelque chose si l’amour y avait part ; mais vous ne m’aimez point, il n’en est pas question.

Damis.

Rien ne serait pourtant plus aisé que de vous aimer, madame.

Phénice.

À la bonne heure ! mais rien ne serait plus inutile, et je ne serais pas en situation de vous écouter. Quoi qu’il en soit, ces façons-là ne me conviennent point ; je l’ai déjà marqué, je vous l’ai fait dire, et je vous demande en grâce de cesser vos poursuites ; car enfin vous n’avez pas dessein de me désobliger, je pense.

Damis.

Moi, madame ?