nouveau mariage que je médite ; son amitié ne m’en dédira pas. Pour vous, mes enfants, plaignez-vous, c’est moi qui ai tort ; en effet, j’abuse du pouvoir que j’ai sur vous ; plaignez-vous, je vous le conseille, cela soulage ; mais je ne veux pas vous entendre, vous m’attendririez trop ; allez, sortez sans me répondre, et laissez-moi parler à M. Ergaste, qui arrive.
J’étouffe.
Scène III
Vous voyez un homme consterné, mon cher ami ; il n’y a nulle apparence au mariage en question, à moins que de violenter des cœurs qui ne semblent pas faits l’un pour l’autre ; je ne saurais cependant pardonner à mon fils d’avoir cédé si vite à l’indifférence de Lucile ; j’ai même été jusqu’à le soupçonner d’aimer ailleurs, et voici son valet à qui j’en parlais ; mais, soit que je me trompe, ou que ce coquin n’en veuille rien dire, tout ce qu’il me répond, c’est que mon fils ne plaît pas à Lucile, et j’en suis au désespoir.
Messieurs, un coquin n’est pas agréable à voir ; voulez-vous que je me retire ?
Attends.
Ne vous fâchez pas, monsieur Ergaste ; il y a