Page:Marlès - Histoire de l’Inde ancienne et moderne, 1828, tome 6.djvu/156

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invasion de ces peuples, depuis cinquante ans flémix de l’Inde. Au moment où la guerre des Mahrattes se terminait si avantageusement pour la compagnie, le Kaboul était en proie à toutes les horreurs de la discorde et de la haine des partis. Le trop fameux Ahmed-Abdallah avait en mourant laissé la couronne à son fils Timour, et celui-ci, après un règne assez paisible de dix-neuf ans, avait divisé ses états entre ses deux fils Houmaïoun et Zéman. Ce dernier dépouilla son frère, devint très-puissant et se fit redouter des Anglais qui trois ans auparavant, ainsi qu’on l’a vu, avaient conçu de vives alarmes et fait passer une armée dans l’Oude pour repousser l’agression. J’ai dit aussi que les Abdallis s’étaient hâtés de reprendre le chemin du Kaboul, où des troubles avaient éclaté : ils venaient de Mahmoud, frère germain de Houmaïoun qui s’était révolté. Au bout de deux ans d’une guerre opiniâtre, Mahmoud se saisit de la personne de Zéman, et le priva de la vue. Soujahoul-Moulouk, frère de Zéman, s’enfuit dans les montagnes, vécut quelque temps avec les tribus sauvages des Kibours, les disciplina, fit la guerre à Mahmoud, le vainquit et s’empara du trône. Durant trois jours entiers, Kaboul fut le théâtre des plus horribles désordres ; les rues furent jonchées de cadavres ; un grand nombre