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Page:Marmette - Charles et Éva, 1945.djvu/150

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charles et éva
manche et s’affaisse sur ce corps tout palpitant
 

Cependant l’individu, qui vient d’apostropher Charles et de tirer le coup de feu que ce dernier n’a pas entendu, arrive en courant sur les lieux.

— Diable ! diable, s’écrie-t-il en voyant le jeune homme qui, les lèvres collées sur l’une des blessures faites à l’orignal, suce avidement le sang qui s’en échappe, il paraît que les vivres sont rares par ici et que la faim n’est pas loin. Monsieur Charles, regardez-moi donc un peu ; il me semble que j’en vaux bien la peine, car il y a déjà quelque temps que vous ne m’avez pas vu. Mais, mille tonnerres, c’est moi, c’est votre vieux Thomas, Monsieur Charles !

À ce nom de « Thomas », Charles lève un peu la tête et contemple le nouveau venu d’un air à la fois surpris, incrédule et hébété.

— Mais qu’avez-vous donc à me regarder ainsi, mon jeune maître ? On dirait que vous me prenez pour un revenant ! Allons, n’ayez pas peur, c’est bien moi, Thomas Fournier en chair et en os. Il est vrai que guère ne s’en est manqué qu’il en fût au-