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charles et éva

quai que les Indiens se dirigeaient vers le Nord-Ouest et regagnaient sans doute leur pays. À part quelques coups que l’on me donnait de temps en temps pour me faire marcher plus vite, je ne fus pas trop mal traité. Mais, voyez-vous, c’est qu’on me réservait pour m’expédier ensuite plus en grand à la fin du voyage. Jolie consolation pour le bonhomme Fournier ! Enfin, le soir de la troisième journée, les sauvages campèrent, comme de coutume, et m’attachèrent à un arbre, les mains derrière le dos avec des liens d’écorce de cèdre. Je ne sais pas s’il le fit par négligence, mais celui qui m’attacha ce soir-là serra les liens moins qu’à l’ordinaire ; et je sentis que je pouvais remuer un peu les mains à droite et à gauche.

Pendant que les monstres étaient à hurler, à se faire des grimaces, à sauter comme des enragés, je parvins à tourner le dedans de la main en dehors, et à saisir les liens qui m’entouraient ; puis, je leur donnai un coup sec pour les casser. Mais, je t’en fiche, ils étaient trop forts pour céder ainsi, et, j’étais dans une position un peu gênante pour les forcer à mon goût.

Alors il me vint une idée par la tête (elle