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Page:Marmette - Charles et Éva, 1945.djvu/165

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à bon chat bon rat

était encore bonne ma boîte à cervelle malgré sa bosse surnaturelle) c’était de frotter mes liens contre la rude écorce de l’arbre et de leur ôter de la force en les usant petit à petit.

Aussitôt dit, aussitôt fait, à l’ouvrage mon vieux ! Je me patine si bien que lorsque Messieurs les Agniers vont se coucher, je sens que mes liens sont sciés de moitié en épaisseur. Celui qui était chargé de me garder vint m’examiner sous le nez avant de se coucher à mes pieds. Comme je faisais semblant de dormir, il ne fit pas beaucoup d’attention pour voir si j’étais bien attaché. Alors, il se coucha comme les autres et ronfla bientôt comme un chien qui a bien soupé. Je pris bien garde de ne pas troubler ce lourd sommeil : mais je continuai de frotter mes liens contre l’arbre avec précaution. Vous dire si je fus content quand, une demi-heure après, je les sentis se casser après un petit coup que je leur donnai pour voir s’ils étaient encore solides. Pour comprendre ça, mes gars, il faut y avoir été comme moi. Mais suffit !

Il était à peu près onze heures : la nuit