Aller au contenu

Page:Marmette - Charles et Éva, 1945.djvu/98

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
98
charles et éva

agir comme je l’ai fait. D’abord, souvenez-vous des paroles du chef huron lorsqu’il vous garrottait. Le tremblement nerveux qui vous agite en ce moment m’indique suffisamment que vous connaissez bien quel sort vous était réservé si je ne vous avais tirée des mains du brutal Indien. Vous seriez maintenant la femme de l’Aigle-Noir !

— Je sais, Monsieur, que je dois tout à votre généreuse intervention : mais pourquoi ne m’avez-vous point laissée à Schenectady ?

— À Schenectady ! Mademoiselle ; mais il n’existe plus !

— C’est vrai, murmura Éva d’un ton amer, vous y avez tout détruit !

— Vous nous reprochez, Mademoiselle, la destruction du bourg où vous habitiez ; cette action vous paraît bien inhumaine. Elle n’a pourtant été qu’une juste représaille des atrocités commises à Lachine l’année dernière et qui ont été causées par les incitations de vos compatriotes. Que voulez-vous ? à nous aussi, Canadiens, les liens du sang sont chers. Il est aussi douloureux pour nous de voir brûler nos habitations et massacrer nos proches. Notre vengeance a