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Page:Marmette - Charles et Éva, 1945.djvu/97

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charles et éva — la retraite

celui de son compagnon, car il lui fit immédiatement tourner la tête.

— M’avez-vous appelé, Mademoiselle ? dit-il à Éva.

— Oui, Monsieur Dupuis, approchez-vous que nous causions.

Le jeune officier, qui ne demandait pas mieux, vint se placer auprès d’elle, après avoir jeté quelques morceaux de bois dans le brasier le plus proche. La lueur du feu illuminait ses nobles traits empreints d’une mélancolie profonde. Ses yeux, qui semblaient fuir ceux d’Eva, se remirent à errer dans l’espace.

Il s’aperçut alors que le ciel se couvrait de nuages ; les étoiles disparaissaient peu à peu sous l’obscur rideau qui s’étendait devant elles, et bientôt le disque argenté de la lune s’évanouit à son tour derrière certains nuages grisâtres qui couraient çà et là, dans l’espace.

— Dites-moi donc, Monsieur, reprit Éva, dans quel but vous m’avez amenée avec vous ?

— Mademoiselle, répondit Charles, plusieurs raisons, que vous approuverez lorsque vous les aurez connues, m’ont engagé à