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Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/122

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Quand ils ne furent plus qu’à trente pieds, partirent trois coups de feu qui couchèrent autant d’anglais sur le sol.

Raoul et Jean dévorèrent en quelques bonds les cent pas qui les séparaient du bois touffu dans lequel ils s’engouffrèrent comme des spectres rentrant dans la nuit.

Des cris de rage retentissaient derrière eux.

— Vingt guinées pour chacun de ces deux hommes, cria l’officier anglais.

Excités par l’appât du gain, les soldats, sans s’arrêter près de leurs trois camarades blessés, suivent hardiment leur capitaine qui continue sa poursuite avec un nouvel acharnement. À leur tour ils disparaissent derrière les arbres de la forêt, guidés par le froissement des branches que déplacent les fuyards.

C’était bien de la folie que de s’aventurer ainsi dans une forêt qu’ils ne connaissaient pas. Mais les soldats anglais songeaient aux cinquante guinées promises. Quant à l’officier qui les commandait, c’était un jeune homme emporté,