Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui avait maintes fois joué sa vie dans les combats, avec la plus grande insouciance. Au degré d’exaltation où son sang était monté, il lui fallait aller jusqu’au bout de ses forces, réussir ou succomber.

Plus habiles à battre les bois que ces étrangers, Beaulac et Lavigueur, prenaient quelqu’avance sur leurs ennemis, qu’ils entendaient courir, tomber et jurer comme des démons.

— Rechargeons nos armes ? dit Raoul, que Jean suivait de près.

— Ce n’est pas la peine, mon lieutenant. Je leur en prépare une bonne…… s’ils nous poursuivent…… jusqu’à la rivière…… Pourquoi…… perdre du temps…… et risquer notre peau…… s’ils s’arrêtent auparavant…… ?

Les deux canadiens retrouvaient aisément leur chemin, grâce aux signaux de reconnaissance dont la blancheur, marbrant l’obscurité, guidait Lavigueur.

Éveillés par un bruit inusité, les oiseaux étaient mille cris de frayeur du haut de