Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/127

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— Vous êtes des lâches si vous reculez ! cria-t-il à ses gens.

Et il continua d’avancer.

Deux autres se mirent en frais de le suivre.

— Attention ! dit Lavigueur à Beaulac.

Le canadien se baissa et saisit de ses fortes mains le gros bout des deux épinettes.

Tu ne vas pas les jeter dans le gouffre ! dit Raoul avec un frisson d’épouvante.

— Ce chien d’anglais m’a envoyé, dans le bras gauche, une balle qui y est de trop. Il faut qu’il meure !

— Je ne m’en mêle point, fît Raoul en reculant d’un pas.

— À votre aise ! grogna Lavigueur qui, à lui seul, souleva les troncs d’arbres.

Les deux compagnons de l’anglais hurlèrent d’effroi en sentant vaciller le fragile appui, qui seul les retenait au-dessus du torrent.

Leur commandant s’arrêta au milieu du passage, arma froidement le pistolet