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Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/143

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L’intendant fut pris d’un nouvel excès de rire. Vergor, qui ne rougissait jamais, verdissait à vue d’œil. Et pourtant il n’osait rien dire.

— Aussi, votre capitulation précipitée eut-elle un immense retentissement qui se prolongea jusqu’à la cour. Et dès l’année suivante, ordre fut donné à M. de Vaudreuil d’instruire votre procès. Gagné par moi, si vous daignez vous en souvenir, le gouverneur évita d’obéir. Mais enfin la cour le lui enjoignit si fortement qu’il lui fallut se rendre à ses injonctions en 1757. L’affaire était sérieuse. Outre que M. Moncton n’avait poussé le bombardement qu’avec la plus grande lenteur, on vous accusait de n’avoir pas tiré un seul coup de canon et de n’avoir fait aucune sortie. Vous aviez tellement ménagé la poudre et les vivres que les malins allaient jusqu’à dire que vous aviez vendu le tout à l’ennemi. Enfin, les assiégeants eux-mêmes en avaient été témoins en prenant possession du fort, vous aviez mis, vous et vos domestiques, tout au pillage avant