Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/144

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votre départ. Il y en avait plus qu’il ne faut pour faire condamner dix hommes. Ce fut alors que, sons peine de me compromettre, je résolus de vous sauver. Le gouverneur, qui est honnête, mais mou comme cire, m’était aveuglement dévoué. Je le travaillai si bien, que je pouvais compter sur le bon vouloir de tous les officiers que je lui fis nommer pour composer le conseil de guerre qui vous devait juger. Rappelez-vous, maintenant, la bonne farce qui se passa au château Saint-Louis. Vous étiez si troublé, d’abord, que vos paroles témoignaient souvent contre vous. Il fallait y mettre ordre et je chargeai quelqu’un d’ajuster vos réponses. Quant aux témoins, tous ceux qui voulaient déposer contre vous étaient infailliblement renvoyés. On n’entendait que ceux qui vous étaient favorables. Enfin, je gagnai quelques acadiens, qui firent des mémoires dictés par moi et déposèrent comme je le leur avait prescrit d’avance. Une vraie comédie, quoi ! et bien plus drôle encore que celle des