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Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/146

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ont éveillé l’attention de la cour, qui est grandement irritée contre nous. À l’heure qu’il est, il nous est déjà difficile de conjurer l’orage, même au moyen des influences que nous pouvons mettre enjeu auprès du roi. Les dépenses causées par la dernière phase de cette guerre dans laquelle nous sommes entrés depuis quatre ans, s’accroissent de jour en jour. Elle sont énormes, et pour peu que cela continue, la dette deviendra tellement exhorbitante qu’il nous deviendra impossible de subir un rendement de compte sans risquer et la fortune que nous avons tous acquise, et peut-être même la vie qui nous est si chère maintenant, puisque nous sommes assez riches pour en extraire toutes les jouissances que l’on en peut tirer à l’aide du plus puissant pressoir qui soit au monde, l’argent. Or les circonstances présentes rendent chimérique toute idée de notre retour immédiat en France. Il est impossible de nous remplacer, nous vieux fonctionnaires, par des hommes nouveaux qui n’auraient aucune expérience des affaires