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Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/147

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du Canada, et qui, arrivant ici au milieu de difficultés insurmontables, perdraient complètement la tête. Donc, il nous faut rester ici. Et c’est notre condamnation certaine que d’y demeurer encore un an. Car calculez un peu les dépenses effrayantes que douze autres mois de campagnes vont coûter au trésor. Et les Anglais ont tellement l’air décidés d’en finir avec nous, qu’ils passeront certainement l’hiver en Canada. Reconnaissez-vous la justesse de ces arguments ?

— Oui, certes ! répondit Vergor.

— Et voyez-vous un expédient qui peut nous sauver ?

— Ma foi, non !

— Alors, nous sommes perdus ; car vous savez qu’en tombant, moi, je vous entraînerai tous dans ma chute.

— Tonnerre !

Et Vergor ouvrit bien grands ses petits yeux, comme pour sonder l’abîme effroyable qu’il voyait s’entr’ouvrir à ses pieds.