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Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/148

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— Oui, nous sommes perdus ! reprit Bigot ; à moins, toutefois, que vous ne vouliez me donner un coup d’épaule.

— Moi !

— Oui. Vous et moi, Vergor, nous pouvons sauver tous les autres et surtout nous-mêmes, ce qui vaut infiniment mieux.

— Mais diable ! comment cela ? demanda Vergor de l’air d’un homme qui ne se serait jamais supposé une pareille importance.

— Écoutez, fit Bigot en se rapprochant de lui : d’abord, si jamais votre bouche laisse échapper un seul des mots que je vais vous dire, je vous jure que l’on vous trouvera, une heure après, les reins cassés sur une borne comme un chien enragé sur qui l’on a tiré à bout portant.

Vergor sentit un frisson lui courir dans le dos. Il connaissait Bigot et le savait homme à tenir une parole de ce genre.

— Ne craignez rien, dit-il en étendant la main, tandis que son regard faux essayait de monter jusqu’à celui de l’intendant.