Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/159

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— Non, mon ami, si ce n’est de dormir un peu. Bonsoir.

— Bien bonne nuit, monsieur.

— Il faudra te surveiller, toi aussi, mon gros Sournois, pensa Bigot en fermant les yeux. Si tu bronches, hum……

Et sa dernière menace s’éteignit dans un premier ronflement.

Les scélérats au caractère fortement trempé, comme Bigot, acquièrent à la longue une sécurité insouciante dans le crime. Ils s’accoutument à risquer si souvent leur vie !

Quant à Sournois, il se tourna et se retourna dans son lit en songeant au terrible secret dont il était le dépositaire.

Bigot avait des espions dans le camp des Anglais. Aussi apprit-il, quelques jours après la bataille de Montmorency, que Wolfe était malade. Il lui fallut alors attendre le rétablissement du général pour s’aboucher avec lui.

Il eut donc tout le loisir de méditer ses projets coupables et de se concerter