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Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/193

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l’indignation que le peuple avait ressentis de la perte de la plus belle colonie française, le gouvernement pensa qu’il était de bonne politique de jeter en pâture à la vengeance populaire les principaux fonctionnaires que la rumeur publique accusait d’avoir hâté par leurs prévarications la perte de la Nouvelle-France.

Bigot vivait depuis quelques mois à Bordeaux dans une anxiété facile à comprendre, lorsqu’il fut averti qu’il était question de l’arrêter. Que faire ? Fuir, c’était se reconnaître coupable. Mieux valait rester et tâcher de conjurer l’orage en achetant ses juges ; car il était assez riche pour le faire.

Il se rendit à Paris pour gagner les ministres. Mais à son grand désespoir, aucun d’eux ne consentit à le recevoir. Et à peine y avait-il quatre jours qu’il était dans la capitale, qu’il fut arrêté et jeté à la Bastille, le 17 novembre 1761, en même temps que vingt autres prévenus accusés d’être ses complices parmi lesquels Péan, Cadet, Corpron, Bréard, Estèbe et Pénissault, dont les