Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/21

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Le chapeau sur la tempe et le fusil au poing, elle sortit seule et fière à la vue des ennemis que l’on voyait rôder aux environs, et s’avança vers le fleuve à la rencontre de la famille Fontaine qui venait de débarquer à l’endroit même où elle avait failli être prise par les Iroquois. Ceux-ci — par la suite ils l’avouèrent à M. de Callières — crurent que c’était une feinte pour les engager à s’approcher du fort d’où l’on aurait fait une sortie pour tomber sur eux en force, et ils restèrent prudemment à distance. Parvenue au lieu du débarquement, la jeune fille mit en deux mots la famille Fontaine au fait des circonstances et la lit marcher devant elle, sous les yeux des ennemis stupéfiés, jusqu’aux palissades, dont la porte fut aussitôt refermée.

— Maintenant que nous avons de nouvelles recrues, s’écria mademoiselle de Verchères, qu’on augmente le feu. Allons ! courage, ajouta-t elle en levant sur sa petite troupe un regard inspiré, ne craignons rien, Dieu est avec nous.