Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/28

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lantes ne cachaient point d’autres animaux plus féroces que ceux qu’elles recouvrent habituellement, mademoiselle de Verchères se décida d’ouvrir la porte, à l’entrée de laquelle elle plaça ses deux frères avec leurs fusils armés en cas de surprise.

« Enfin, le jour parut, dit l’héroïne dans son mémoire, et le soleil, en dispersant les ténèbres de la nuit, sembla dissiper aussi notre chagrin et nos inquiétudes. Je parus au milieu de mes soldats avec un visage rassuré, en leur disant que puisqu’avec le secours du ciel nous avions bien passé la nuit, toute affreuse qu’elle eût été, nous en pourrions bien voir s’écouler d’autres en continuant de faire bonne garde et en tirant le canon d’heure en heure pour avoir des secours de Montréal. »

Ces paroles, dites avec une contenance ferme, et le courage dont elle avait fait preuve, produisirent la meilleure impression. Il n’y eut que la femme de Fontaine — « extrêmement peureuse, comme il est naturel à toutes les parisiennes de naissance, » remarque la narratrice — qui supplia son