Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/40

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La cloche du beffroi rendait un son mat et sec qu’étouffait encore une épaisse couche de neige dont les millions de parcelles cristalines scintillaient comme autant de vers luisants ; tandis que la lumière pâle de la lune estompait les larges ombres de la cathédrale sur la grande place de l’église.

Chacun se hâtait. Car la bise mordait les joues rougies des femmes sous la capuce de leurs pelisses, et les bons bourgeois sentaient leur barbe frimasser rapidement par suite d’une respiration fréquente que doublait leur marche précipitée.

Puis, si l’on allait si vite, n’était-ce pas aussi pour arriver plus tôt à l’église, toute illuminée depuis la grande porte jusqu’à l’autel, en l’honneur de l’Enfant-Dieu ?

Ces derniers tintements de la cloche, se mêlant aux grincements de la corde que le froid avait raidie et qui gémissait là-haut en frottant l’une des parois du clocher, annonçait l’approche du service divin.