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Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/53

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L’infortuné ne rêva que collations, petits soupers et festins.

Les plats les plus succulents et les plus variés passaient en songe devant lui, dans une procession fantastique et interminable. Ce n’étaient que jambons rosés, chapons gras, dindonneaux truffés, perdrix rôties à la broche et pâtés de venaison, que suivaient en foule compacte les crèmes, les conserves, les gelées et les fruits variés du dessert ; le tout suivi d’une formidable arrière-garde de vins de choix.

En un mot, tout ce que la vengeance d’une faim non-satisfaite peut inventer pour torturer le cerveau d’un homme affamé.

Des plaintes étouffées le tirèrent de cette délirante hallucination.

Mais il fut quelque temps à se remettre et à comprendre d’où venaient ces gémissements.

C’était Berthe qui sanglotait sur son lit où elle se tenait à demi-agenouillée.