Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/57

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leurs, par les circonstances, n’était jamais suffisante, et que souvent on amoindrissait. Ce magasin se trouvait justement fourni de ce qui manquait à celui du roi ; alors on n’avait plus recours, comme auparavant, aux négociants, et par là, on les réduisit à un simple détail.

On trouva encore le moyen de fournir plusieurs fois la même marchandise au roi, et toujours de la lui faire acheter plus cher. »

M. de Rochebrune et Berthe se remirent à marcher.

Après avoir descendu la rue de la Fabrique, ils s’engagèrent dans la rue Saint-Jean, qu’ils laissèrent bientôt pour entrer dans la rue des pauvres ou du palais.

Leur ombre, grêle et allongée, que la lumière et l’inclinaison de la lune faisaient se dessiner derrière eux, sur la neige, semblait le spectre de la faim qui s’acharnait à les suivre.

Ils allèrent ainsi vers la porte du palais, le père chancelant à chaque pas et l’enfant