Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/67

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

L’on croira sans peine que ses amis et complices formaient non-seulement la grande majorité, mais même la totalité de ses hôtes. Car les honnêtes gens de Québec fréquentaient peu Bigot, déjà suspect à cette époque.

Après le maître, celui qui par ses saillies se faisait le plus valoir était le secrétaire de l’intendant, Brassard Deschenaux. Il était fils d’un cordonnier de Québec. Les mémoires de l’époque nous le montrent comme un homme laborieux et de beaucoup d’esprit, mais d’un caractère rampant. Il avait une envie si démesurée d’amasser de la fortune, que son proverbe ordinaire était de dire : « qu’il en prendrait jusque sur les autels. »

Puis l’on voyait le sieur Cadet, fils d’un boucher. Protégé par Deschenaux, qui avait eu occasion de reconnaître son esprit intrigant, par l’entremise de M. Hocquart, prédécesseur de Bigot à l’intendance, Cadet, qui dans sa jeunesse avait gardé les animaux d’un habitant de Charles-