Page:Marmette - Heroisme et Trahison - 1880.djvu/72

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On enleva les tables de jeu.

— Ne disiez-vous pas tantôt, Bréard, dit Bigot en se dirigeant vers les dames, que les bourgeois se plaignent hautement de la taxe que nous leur avons imposée pour l’entretien des casernes ?

— Oui, monsieur. Il en est même qui ne se contentent pas de murmurer, mais qui menacent.

— Ah ! bah ! qu’importe, pourvu qu’ils payent !

Cette répétition du fameux mot de Mazarin eut un succès fou, et fit rire aux éclats les courtisans de Bigot.

— Oui ! riez, messieurs ! répondit comme un écho une voix vibrante qui partit de l’extrémité de l’appartement.

Les femmes se retournèrent avec effroi, les hommes avec surprise.

Et tous aperçurent à la porte du salon un vieillard qui semblait plutôt un spectre, avec ses joues hâves et ses yeux creusés par la misère.