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gorge déployée ; mais ces nouvelles sont-elles certaines ?

— Assurément qu’elles le sont, interrompit ici M. de Frontenac, puisque j’ai moi-même envoyé un Abénaquis dans le camp ennemi. Mon homme y est arrivé juste au moment où la dissension était à son comble. Il a vu les Anglais lever le camp et rebrousser chemin ; et sur son retour, il a rencontré une bande de Sokoquis qui lui ont appris ce qui venait de se passer à Albany. Ces pauvres Sauvages sont en grande rage contre les Anglais, tant ils sont convaincus que ces derniers les ont empoisonnés pour s’en défaire en masse.

N’ayant plus rien à craindre de ce côté-là, j’avais licencié les milices, et j’allais faire rentrer les troupes dans leurs quartiers d’hiver, quand mardi dernier (le 10 octobre) je reçus votre premier message qui m’annonçait la présence d’une flotte anglaise dans le bas du fleuve. Aussi m’embarquai-je immédiatement. Le lendemain, je rencontrai votre second courrier vis-à-vis de Sorel. Les détails circonstanciés qu’il m’apportait ne me laissant plus aucun doute, je renvoyai le capitaine Ramsay