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Page:Marmette - Le tomahahk et l'épée, 1877.djvu/104

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auprès de M. de Callières,[1] lui ordonnant de faire descendre ici les troupes et la majeure partie des milices. Je donnai les mêmes ordres en passant aux Trois-Rivières, et fis ensuite la plus grande diligence pour arriver ici.

— Les troupes de Montroyal et des Trois-Rivières doivent-elles vous suivre de près, monseigneur ?

— J’espère qu’elles seront ici demain, pourvu, toutefois, qu’il ne leur arrive aucun accident qui les retarde. Car alors, tout serait fini ; c’est-à-dire qu’il nous faudra mourir, puisque nous sommes à peine, dans la ville, deux cents hommes en état de porter les armes. Mais, n’importe, s’écria le noble vieillard en se levant dans un moment d’enthousiasme, nous périrons à notre poste, et le bruit de notre agonie traversant la mer, s’en ira dire à notre France que les frimas du Canada ne glacent point le sang de ses enfants. Je puis compter sur tous ; et avec des officiers comme vous, messieurs, les soldats ne peuvent qu’être braves.

  1. Alors gouverneur de Montréal.