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bourgade allèrent au-devant de lui. Des coureurs nous avaient annoncé d’avance sa prochaine arrivée. Quand il parut, nos yeux n’étaient pas assez grands pour le regarder, et chacun admirait sa bonne mine, ses armes étranges et terribles et ses riches vêtements.

« Pendant l’hiver qu’il passa sous le ouigouam de mon père, il me prit en amitié, m’apprit à comprendre votre langue, et le soir, à la lueur du feu de la cabane, il commença à m’initier au secret de deviner dans vos livres les signes visibles de la pensée. En retour, je le suivais partout, je prenais soin de ses armes et l’accompagnais à la chasse où je lui étais utile en portant ses munitions et le gibier qu’il tuait.

« Je m’attachai tant à lui que je demandais à mon père d’accompagner le grand capitaine à Stadacona quand le printemps fut revenu. Ce qui me fut permis lorsque le chef blanc eut dit à Darontal qu’il consentait à m’emmener et à me garder avec lui tout le temps que je voudrais.

« Quand la glace qui couvrait les grands