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Page:Marmette - Le tomahahk et l'épée, 1877.djvu/38

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grands yeux humides de la figure bizarrement tatouée du Renard-Noir, que pour les arrêter sur l’ombre du sauvage qui se dessinait sur le mur et montait jusqu’au plafond où la touffe de cheveux, droite sur le crâne du Huron, s’agitait sinistre sur le fond rouge de la lumière blafarde que jetait une chandelle fumeuse.

Durant cette seconde interruption, les chiens qui s’étaient tus auparavant, poussèrent tout à coup un de ces hurlements déchirants qui portent au loin dans la nuit une indéfinissable horreur. On aurait dit un immense sanglot humain arraché par des tortures infernales.

Le silence qui régnait déjà dans la vaste salle prenait un caractère inquiétant. Chacun examinait son voisin à la dérobée en s’efforçant de cacher le malaise qu’il éprouvait.

Mornac, la main négligemment appuyée sur la crosse de l’un des pistolets passés à sa ceinture, et Jolliet, regardaient au dehors. Ils ne voyaient rien d’insolite et n’apercevaient au-dessus de la palissade que les larges eaux du fleuve qui se berçaient mol-