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amis, et, après une journée de repos, remontèrent la rivière des Iroquois. M. de Chambly et le colonel de Salières s’en allaient élever deux autres forts, l’un au pied des rapides de Chambly et l’autre trois lieues plus haut.

On était au milieu de septembre et la construction du fort de Richelieu ou de Sorel était très-avancée. L’on n’avait pas été une seule fois inquiété par les Iroquois qu’on avait raison de croire retranchés chez eux dans la crainte que les Français n’allassent les y attaquer.

Un soir que les travaux du jour étaient terminés et que chacun était retiré au dedans des retranchements en bois dont la charpente extérieure était achevée, M. de Sorel causait avec le chevalier de Mornac et quelques officiers près d’un grand feu qui flambait au milieu du fort.

La nuit était sereine et le silence, au loin, n’était troublé que par le majestueux ronflement du fleuve et par les cris nasillards des canards et des outardes sauvages dont les bandes nombreuses arrivées depuis quelques jours des régions du golfe, se poursuivaient dans les airs après avoir