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pris leurs ébats journaliers dans le dédale des îles du Richelieu.

Agitée par la brise du soir, la flamme du brasier secouait son panache éclatant pardessus l’enceinte du fort, jetait de fauves lueurs sur les bois avoisinants et projetait, par une éclaircie d’arbres, une longue traînée de lumière qui se répandait sur l’embouchure du Richelieu et s’en allait mourir au loin dans les eaux noires.

— Eh bien ! messieurs, disait M. de Sorel aux officiers, nous avons lieu d’être satisfaits, car j’espère que le fort sera terminé à la fin du mois.

— Vous n’êtes pas le moins à louer de la prompte terminaison des travaux, dit Mornac.

— Ce dont il faut nous réjouir le plus, reprit M. de Sorel, c’est de n’avoir pas été dérangés par les Iroquois.

— C’est en effet fort heureux que nous n’ayons pas eu ces moricauds dans les jambes ; leur présence aurait beaucoup entravé les travaux. Cependant, pour ma part, je regrette qu’il ne s’en soit pas montrée quelque bande.