Page:Marmette - Le tomahahk et l'épée, 1877.djvu/65

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 65 —

Même il lui sembla que ce mouvement ne se produisait plus.

Tandis qu’il se demandait s’il n’était pas le jouet de quelque illusion d’optique, il était toujours appuyé sur le rempart, et tournait le dos à l’angle de l’épaule du bastion ainsi qu’à la courtine du fort.

Pourtant si le soldat eût fait quelques pas dans le terre-plein vers la gorge du bastion, et qu’il se fût tant soit peu penché sur le rempart, à gauche, il eût vu, à l’extérieur du fort, un homme qui, s’accrochant dans les interstices des pièces de la charpente qu’on n’avait pas encore eu le temps de revêtir de planches unies, montait, montait doucement dans l’angle formé par la courtine et le flanc du bastion. Sa tête apparut par-dessus le rempart. Ses dents serrées mordaient la lame d’un long couteau à scalper. À mesure que ses pieds s’élevaient, l’homme courbait sa tête et sa poitrine sur la partie supérieure du rempart qu’il enjamba doucement et sans être vu. Il se laissa glisser sans bruit jusqu’au parapet, et, silencieux comme une ombre, rampa vers la sentinelle.

Le soldat qui croyait voir maintenant