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— Oh ! le bon soleil ! murmura le Renard-Noir, et que le dernier de mes jours est beau !

Il y avait, à quelques pas du fort, un tertre qui s’élevait de cinq ou six pieds au-dessus du niveau du sol. Cet endroit fut choisi pour le supplice.

Tandis qu’on plantait un poteau sur cette petite éminence, le Renard-Noir dit aux Hurons :

— Je désire scalper le prisonnier moi-même. Ce sera la dernière chevelure que mes mains débiles enlèveront !

Bien qu’on eût murmuré contre lui, lors des désastres de la nation, le chef huron, vu sa bravoure et sa qualité de grand chef, jouissait encore d’une haute considération parmi les siens.

On lui fit place en le regardant avec curiosité. Car l’état de faiblesse où il semblait être ne paraissait pas devoir lui permettre de scalper la victime.

Le Renard-Noir parut faire un effort suprême et se dégagea du bras de Joncas qui l’avait toujours soutenu. Il fit trois